« Parfois se laisser aller à ses ‘mauvais penchants’ peut offrir une délectation morose et paradoxale : comme une habitude de défaite de soi presque sécurisante, car familière et peu coûteuse en énergie sur le moment. […] Tous les efforts sont consacrés à l’autodéfense plus qu’à la croissance. On sacrifie son développement à sa sécurité. Et l’on se retrouve ainsi coincé dans un moi-prison, où l’on s’étouffe, s’ennuie et s’inquiète… […] Les problèmes d’estime de soi tendent soit à inhiber l’action, soit à la stéréotyper : ne plus agir, ou agir de la même façon. […] Le but de l’acceptation des faits n’est pas de renoncer à l’action, mais, au contraire, d’agir au mieux. […] Moins vous acceptez vos limites, plus vous en êtes prisonniers ! […] On ne s’accepte pas parce que l’on est persuadé qu’il y a un danger à le faire. Danger envers soi : « s’accepter, c’est se laisser aller ». Ou danger pouvant venir des autres : « s’accepter, dans ce que l’on a de vulnérable et de fragile, c’est s’exposer à la critique, au jugement et au rejet ». […] Élargir le regard sur soi : se voir comme une personne globale, élargir sa vision de soi, et ne pas se réduire à ses faiblesses, ses limites, ses défauts. […] Accepter l’imperfection, c’est aussi la preuve que le goût de la vie l’a emporté sur l’obsession de l’image de soi… » Christophe André, Imparfaits, libres et heureux.