Faire sa crise, cela peut être à quinze ou quarante ans ; il n’y a pas d’âge pour se sentir mourir à sa vie, et désespérer d’avoir été longtemps trop sage. Il est un ‘pas-sage’ à franchir entre le temps de l’enfance où nous voulons être ‘comme il faut’ – comme il faut pour être aimée, plaire à ses parents, aux autres, à la société – et le temps de la révolte où l’on cherche à imposer sa conception de la vie, sa façon d’être au monde. Pourra-t-on avancer, progresser, innover sans bousculer les vieilles structures, s’offrir un regard neuf sur ce qui nous a été transmis, ne plus porter les deuils et les rêves jamais réalisés de nos parents? Ne pas courber la tête face à une fatalité que l’on ne peut plus accepter comme telle? – Catherine Bensaid